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chap. iii — départ de wilhelm.
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achever, la mort venait de rendre sa belle âme à la liberté.

Le malheureux Wilhelm resta plongé dans une affreuse douleur, il était insensible aux douces consolations de Stanislas et semblait n’avoir conscience de l’existence que par la peine dont son pauvre cœur était abreuvé. Il ne sortit de son anéantissement que pour suivre à sa dernière demeure la dépouille mortelle de celui qui avait pris soin de son enfance et qui jusqu’à son dernier soupir avait été un si bon père pour lui.

Au bout d’un mois le baron de Wolfensheim lui fit comprendre que, n’étant plus un enfant, il fallait qu’il surmontât sa douleur et qu’il choisît un état. Le baron s’offrit pour le protéger dans telle carrière qu’il voudrait embrasser.

Stanislas, qui venait d’être nommé officier de hussards, aurait désiré que son ami se décidât à entrer dans son régiment, sachant que la puissante intervention du baron le ferait facilement parvenir à un grade élevé ; mais Wilhelm avoua que, dès son enfance, ses désirs s’étaient toujours portés vers les voyages lointains, que la lecture des expéditions des hardis navigateurs n’avait fait qu’augmenter la tendance naturelle de son esprit