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chap. ii — le loup.

sur Wilhelm, qui, se levant sur les genoux, jeta le bras gauche autour du cou de l’animal et le frappa à coups redoublés avec son couteau. Pendant un instant il eût été impossible de distinguer le vainqueur du vaincu, ils roulèrent tous deux enlacés au milieu des flots de sang qui s’échappaient des profondes blessures qu’avait reçues la bête féroce.

Enfin, après quelques instants de cette terrible lutte, Wilhelm sentit l’étreinte du loup diminuer, et l’horrible bête rendit son dernier souffle de vie dans un dernier hurlement.

Le pauvre enfant était dans un cruel état ; couvert de sang, la poitrine et les bras sillonnés par des morsures profondes, il n’avait pas la force de se relever ; il sentait ses yeux se couvrir d’un voile, et levant ses regards au ciel, il murmura le nom du Dieu qui l’avait protégé, celui de son père, et tomba sans connaissance.

Le malheureux enfant resta deux heures étendu sur la neige, où sans doute il serait mort, si les bêlements plaintifs de sa chèvre, qui tournait en tous sens autour de lui, comme si elle eût voulu le réveiller, n’avaient attiré l’attention de plusieurs chasseurs qui s’étaient égarés en poursuivant un renard.