Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
chap. xxv. — départ.

En un instant tout fut en mouvement dans le château pour fêter le retour de l’enfant dont le souvenir était si cher à chacun.

Cette aimable famille était très-aimée dans le village ; elle savait donner avec une grâce qui rehaussait le prix de ses aumônes.

Il ne fut donc pas étonnant de voir l’empressement que ces braves paysans mirent à célébrer l’arrivée d’une personne qu’ils savaient être si chère à la maison de Wolfensheim.

Plusieurs domestiques s’élancèrent sur les traces de Stanislas, qui était parti pour la chasse, ignorant le bonheur qui l’attendait chez lui.

D’autres coururent avertir Berthe qui, dans l’excès de sa joie, oublia qu’elle n’était plus la petite fille de huit ans, ni Wilhelm l’enfant avec lequel elle jouait dix ans auparavant. Aussi entra-t-elle étourdiment dans le salon où le baron écoutait avec attendrissement le récit que le jeune homme lui faisait des privations et des souffrances qu’il avait endurées.

La pauvre jeune fille s’arrêta tout interdite, car elle ne voyait près de son père qu’un homme à la figure noble et gracieuse, à la taille élancée et bien prise, à l’œil vif et spirituel et au teint basané, il lui était impossible de se figurer que