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chap. xxiii. — arrivée à saint-louis.

pour trouver une occasion de vous renvoyer dans votre patrie. »

Après ces paroles M. Bulwer s’avança vers un de nos rameurs et je vis qu’il désirait ne pas poursuivre plus longtemps cette conversation dont il ne me reparla pas une seule fois pendant le reste de notre voyage.

Je réfléchis beaucoup aux conseils qu’il m’avait donnés ; ils s’accordaient entièrement avec ceux dont mon enfance avait été bercée, car le brave soldat qui m’avait prodigué ses soins paternels jusqu’à sa dernière heure m’avait toujours recommandé de travailler comme tout honnête homme doit le faire. Plus tard le baron m’avait donné les mêmes instructions, et maintenant, sur une terre étrangère, loin de mes protecteurs, j’étais assez heureux pour rencontrer un digne père de famille qui semblait avoir été envoyé vers moi par Dieu pour m’empêcher de sortir du sentier du devoir et pour me faire parvenir à un rang distingué par mon travail et mon courage.

Ma résolution fut bientôt prise et j’acceptai ses offres. Je me rendis chez lui pour lui en faire part. Il me serra les mains, loua ma bonne résolution et m’installa de suite dans sa maison où je fus plutôt traité comme un fils que comme un étranger.