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chap. xxii. — les marchands canadiens.
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Après ces paroles, il se rassit et nous recommençâmes à fumer. Quelques moments après le même vieillard secoua les cendres de sa pipe, se drapa majestueusement dans les plis de son manteau et sortit de la hutte ; chaque Indien en fit autant et bientôt Lewis et moi nous nous trouvâmes seuls.

Je me levai à mon tour et regagnai mon wigwam qui fut bientôt rempli de fourrures, de plumes, d’arcs, de flèches, de lances, etc., que les bons Aricaras m’offraient en souvenir. Je fus vivement touché de cette preuve de sympathie.

Le jour de mon départ je fus encore plus fortement impressionné, lorsque la tribu tout entière et sans armes, la douleur peinte dans les regards, vint nous accompagner jusqu’au bord de la rivière.

Les Indiens se rangèrent en cercle et le Grand-Aigle, dans le langage figuré des Indiens, prit la parole.

Il commença d’abord à rappeler la renommée de sa nation, ses succès à la guerre et à la chasse, et par une transition subite il parla de moi. Il dit que je n’étais venu pour leur enlever ni leurs filles, ni le gibier des prairies, mais au contraire que j’avais été envoyé par le Grand-Esprit pour