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chap. xxi. — histoire d’un ami.

étiez peut-être grièvement blessé et cela me déchirait le cœur. Plus loin je retrouvai vos pas légers, réguliers, et cela me fit un grand bien. J’arrivai peu de temps après vous aux environs du village des Pieds-Noirs et je cherchais à y pénétrer quand je fus obligé de quitter mon poste au plus vite.

« Un Indien que je ne reconnus pas et que vous m’avez appris être « le Jaguar » que nous avions sauvé de l’ours gris, explorait tous les environs.

« Je m’éloignai d’une journée et quand je revins je trouvai le camp en émoi ; je devinai que quelque chose d’extraordinaire s’était passé, j’attendis, et deux jours après je découvris vos traces près d’un bois de cotonniers qui bordait la rivière. Elles étaient à peine visibles et se trouvaient croisées en tous sens par des pas d’Indiens. C’étaient les traces de votre fuite. Mais comment vous rejoindre ? Aviez-vous traversé la rivière à la nage ? Aviez-vous suivi le courant ?

« Je passai huit jours à interroger les buissons, les arbres, les feuilles, le sable et je ne pus rien découvrir. Le cœur serré, plein de désespoir. je renonçai à mes recherches, j’appelai le secours de la Providence sur vous et je gagnai péniblement la Cache où nous étions allés en-