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chap. i — l’adoption.

pensèrent amplement le vieillard de tous ses soins, et aussitôt que Wilhelm fut capable de comprendre son père adoptif, celui-ci le prenait sur ses genoux et lui racontait les batailles auxquelles il avait assisté et les fatigues qu’il avait endurées. Il parlait avec tant de feu et d’animation que l’enfant n’était jamais fatigué de l’entendre. Aussi, dès sa plus tendre enfance, le goût d’une vie aventureuse et accidentée se développa chez lui et influa sur le reste de son existence. Berchtold lui enseigna à lire et à écrire, et Wilhelm, dont l’intelligence et la bonne volonté étaient très-grandes, fit de rapides progrès. En peu de temps il fut aussi instruit que son instituteur.

Celui-ci lui donnait aussi cette éducation du cœur sans laquelle l’instruction n’est rien ; honnête et loyal, sa morale était simple et n’en était pas moins pure.

« Wilhelm, lui disait-il, ne profère jamais un mensonge, même pour sauver ta vie, car un honnête homme ne doit jamais souiller ses lèvres par une imposture.

« Ne blasphème jamais le nom de Dieu.

« Ne cause jamais un préjudice à ton semblable.