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funérailles.
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Entre le Grand Aigle et un autre des principaux chefs marchait un jeune guerrier qui s’était distingué dans la bataille. Il était si grièvement blessé que c’était avec la plus grande peine qu’il pouvait se soutenir sur son cheval ; mais malgré ses souffrances, il conservait une contenance sereine, comme s’il était tout à fait insouciant de son sort.

Sa pauvre mère, qui avait appris dans quel état il était, se jeta au-devant de lui en pleurant et en poussant de grands cris. Quant à lui, il garda jusqu’au dernier moment le calme et le stoïcisme d’un guerrier indien ; aucune émotion ne se lisait sur ses traits, et cependant il expiât peu de temps après en touchant le seuil du wigwam de sa mère.

Pendant ce temps, le village offrait le spectacle d’une joie poussée jusqu’au délire.

Les bannières, les trophées, les chevelures, les boucliers enlevés aux Sioux avaient été mis au bout de perches qui étaient placées devant les wigwams. Les Indiens exécutaient des danses guerrières accompagnées de leur chant de combat et d’une musique tellement infernale, qu’elle me brisait le tympan.

Tous les habitants qui n’avaient point pris part