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wilhelm sauvé par le grand aigle.

Un petit bois s’étendait à quelque distance de nous et allait se rattacher à la partie boisée d’une colline qui fermait la plaine d’un côté.

Le bruit que nous avions entendu venait d’au delà du bois, et nous étions complètement masqués aux yeux des Sioux.

Notre chef nous fit entrer tous sous les arbres à peu de distance de la lisière et du côté où devaient déboucher nos adversaires.

Les Aricaras se tinrent immobiles près de leurs chevaux, intelligents animaux qui semblaient comprendre que la moitié de la victoire dépendait d’eux, aussi aucun hennissement, aucun mouvement ne trahit leur présence.

Bientôt nous vîmes apparaître les Sioux poursuivant plusieurs buffles.

Aussitôt le Grand Aigle s’élança sur son cheval, et, suivi de tous ses guerriers, il se précipita sur l’ennemi qui, ne s’attendant pas à notre attaque, prit d’abord la fuite ; mais le courage naturel à cette tribu les fit revenir au combat après s’être ralliés au gros des leurs qui accouraient en poussant leur cri de guerre.

J’avoue qu’à ce moment, je perdis toute présence d’esprit ; c’était la première fois que je me trouvais à un engagement avec ces Indiens, et