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chap. i — l’adoption.

le détachement eut pitié de lui et de l’enfant qu’il portait, et ordonna qu’on laissât passer tranquillement celui qui, au milieu des horreurs de la guerre, blessé grièvement, exposait sa vie ou sa liberté pour conserver les jours d’une créature de Dieu.

Berchtold remercia affectueusement le Français et continua sa route. Arrivé au plus prochain village, il s’informa des parents de l’enfant, mais personne ne put lui donner aucun renseignement. Il résolut alors de le garder et de l’adopter puisqu’il n’avait plus de famille et qu’il était seul sur la terre. Il acheta une chèvre, et lui confia pour nourrisson le petit Wilhelm : c’est le nom qu’il donna à son fils adoptif.

Il fut bientôt remis de ses blessures, et, après la paix conclue, il obtint avec son congé définitif une pension qui lui permettait de vivre sans être à charge à personne.

Il résolut alors d’aller finir ses jours dans la chaumière qu’il possédait dans le royaume de Wurtemberg, près de la ville de Freudenstadt et non loin des frontières du duché de Bade.

Un jardin assez grand attenant à sa maison pouvait suffire à la culture des fruits et des légumes dont il aurait besoin, et le voisinage de la