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chap. xvii. — chasse aux bisons.

de le reconnaître ou essaierait d’y résister, serait à l’instant possédé du malin esprit et mourrait immédiatement.

Aussi, malgré le chagrin que la proposition du Grand Aigle leur fit, aucun des guerriers n’osa élever la voix pour combattre sa proposition.

Je profitai de leur crédulité, mais je n’en abusai pas.

Je n’étais pas fâché de voir le crédit dont je jouissais auprès d’eux augmenter encore ; je voulais le conserver, car cela pouvait servir mes projets pour l’avenir, mais je ne me souciais pas du tout de devenir un chef de Peaux-Rouges.

Je me levai donc à mon tour et répondis : qu’effectivement le Grand-Esprit m’avait envoyé vers eux pour le bonheur de ses enfants chéris, mais qu’il ne voulait pas que le Grand Aigle, un des plus puissants chefs des prairies, me remît le pouvoir et qu’au contraire il désirait qu’il le conservât pour mener encore son peuple à la victoire.

Mes paroles furent reçues avec des cris de joie, et le Grand Aigle m’embrassa à l’indienne, c’est-à-dire sur la bouche ; ce dont je me serais bien passé.