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chap. xvii. — chasse aux bisons.

malgré ses préoccupations du moment parut surpris de mon action ; mais voyant probablement à mon œil animé que ma résolution était sérieuse, une expression de satisfaction se peignit sur son visage, et, se penchant sur sa selle, il y prit un tomahawk qu’il me présenta.

C’était la plus grande preuve d’estime que je pusse recevoir ; je le remerciai d’un geste et me tins immédiatement derrière lui.

Il y avait déjà quelque temps que nous étions en marche quand une des sentinelles vint prévenir le chef que l’ennemi, ayant vu son projet découvert, s’était retiré en toute hâte et qu’ainsi le danger était passé.

L’ordre fut donné de veiller avec la plus grande attention de peur d’une surprise, et nous revînmes au camp.

En descendant de cheval, je voulus remettre le tomahawk au Grand Aigle ; mais il refusa de le prendre, et me faisant signe de le suivre ainsi que plusieurs guerriers, il entra dans la chambre du conseil. Là, après les cérémonies habituelles, il se leva lentement et avec dignité, promena son regard sur toute l’assemblée, prit la parole et dit :

« Chefs et guerriers, le Grand-Esprit a jeté un regard de bonté sur son peuple et a permis