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chap. i — l’adoption.

Mû par un sentiment d’humanité, il oublia ses blessures et se dirigea vers le lieu d’où partaient les cris qui avaient frappé son oreille. Au milieu des débris de la maison près de laquelle il s’était réfugié et appuyé contre un pan de mur à demi brûlé qui menaçait de s’écrouler à chaque instant, était un berceau. Un charmant petit garçon de six à sept mois environ était là, tendant ses petits bras et appelant sa mère qui peut-être avait péri sans pouvoir le sauver.

Berchtold, ému de compassion, s’empressa de retirer l’enfant du berceau, le prit dans ses bras et une larme de bonheur coula sur les joues brunies du vieux soldat en sentant les mains de la frêle créature lui prendre les moustaches et en voyant le sourire remplacer à l’instant les larmes que la peur et l’isolement avaient fait couler. Oubliant ses blessures et puisant une nouvelle dose de courage dans la tâche que la Providence le chargeait de remplir, il prit une couverture, en entortilla le pauvre petit le mieux qu’il put et reprit péniblement sa route en se dirigeant à l’opposé du champ de bataille.

Il fut rencontré par un parti de cavalerie française, qui reconnaissant son uniforme voulait le faire prisonnier ; mais l’officier qui commandait