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chap. xv. — arrivée dans la tribu

« Vieillards et guerriers, dit-il, vous, la tête et le cœur de ma nation, je vous suis reconnaissant de ce que vous faites pour celui qui a sauvé les jours de votre chef, et je veux ajouter à la récompense que mérite mon frère pâle en le faisant entrer dans mon wigwam. Qu’il soit de ma famille ; il tiendra la place du frère dont le Grand-Esprit a tranché la vie, il partagera mes richesses et mes armes, il s’assoira au coin de mon foyer, avec ma femme et mes fils ; je le reconnaîtrai comme mon frère du même sang, devant toute la tribu. »

Je lui tendis affectueusement la main, et au milieu des murmures de satisfaction que les paroles du chef avaient causés, je fis signe que je désirais parler ; le silence se rétablit aussitôt.

Je commençai par leur exprimer le mieux qu’il m’était possible, combien j’étais pénétré de reconnaissance de toutes leurs offres et à quel point il m’était pénible de refuser ces témoignages de leurs bons sentiments.

Je leur fis comprendre que j’avais une patrie à laquelle mon cœur était éternellement attaché, et que je ne pouvais renier ainsi une famille, (car je ne désespérais pas de retrouver ceux à qui je devais le jour), des amis auxquels j’étais atta-