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adoption

forte, et tantôt douce et calme. C’est surtout lorsqu’il parla du blanc qui par ses soins avait rappelé son âme prête à partir pour les prairies du Wacondah, que son accent devint ému et pénétré de reconnaissance ; aussi lorsqu’il me désigna comme son sauveur, chaque Indien me regarda avec douceur, et une certaine agitation se fit remarquer chez ces hommes ordinairement si impassibles.

Après sa harangue, le chef reprit sa place et attendit en silence l’effet de son discours.

Quelques instants après, un vieillard se leva, alla consulter à voix basse chacun des assistants et vint ensuite se placer devant moi.

« Mon fils, me dit-il, la tribu tout entière des Aricaras, te remercie d’avoir sauvé les jours du Grand Aigle, son chef redoutable ; les guerriers ici réunis désirent que tu habites parmi nous comme un frère et comme un ami. »

Un murmure d’approbation accueillit les paroles du vieillard et je m’inclinai en signe de remercîment et d’assentiment : chacun vint alors me poser la paume de la main sur le sommet de la tête en témoignage d’amitié.

Le Grand Aigle se leva ensuite, et prenant la parole :