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chap. xv. — arrivée dans la tribu

Européens, et c’était encore un moyen de gagner une grande ville et d’y avoir des nouvelles de l’Europe.

Je dis à l’Indien que j’acceptais son offre et que j’étais prêt à le suivre.

Il se leva aussitôt, et sans prononcer un mot de plus, il se dirigea par un sentier tortueux jusqu’à une petite anse du bord de la rivière. Il pénétra dans les roseaux épais qui la bordaient, et je le vis bientôt reparaître traînant un canot dans lequel nous montâmes.

Nous descendîmes le fleuve pendant un jour et une nuit, échangeant quelques rares paroles et passant notre journée alternativement étendus au fond du canot et fumant, pendant que l’un de nous faisait mouvoir les rames.

Ce fut avec un bien vif plaisir que j’acceptai la pipe et le tabac que le chef indien me présenta. Depuis ma séparation de Lewis j’avais été privé de cette distraction, qui m’eût été si précieuse dans ma solitude.

Le matin du second jour, la rivière, en faisant un coude brusque, me laissa voir, au milieu d’une plaine coupée de bouquets d’arbres, une réunion de huttes ; c’était le village où nous allions.