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CHAPITRE XIII

les faisans. — les brunets.



J’avais tué en revenant un magnifique faisan dont je comptais faire mon souper.

Mon premier soin, aussitôt arrivé, fut de préparer mon feu et de plumer mon gibier. En le vidant, je sentis une forte odeur analogue à celle de l’eau de laurier-cerise ou du kirsch dont j’avais quelquefois goûté en Europe.

Je savais que cette odeur provenait dans ces liquides de la présence de l’acide hydrocyanique ou prussique, poison terrible et foudroyant, aussi je m’empressai d’ouvrir l’estomac du faisan et j’y trouvai une dizaine de baies semblables à celles du laurier-cerise. Je jetai l’oiseau bien loin de moi.

Grâce aux connaissances que j’avais acquises en m’initiant aux études de mon cher Stanislas, je venais d’échapper à la mort, car la chair imprégnée de ce poison n’eut pas tardé à me faire sentir ses effets toxiques, et je ne connaissais