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chap. xii. — la vallée.

Quelques instants après je vis deux ou trois corps noirs apparaître à la surface de l’eau, rester immobiles, puis sortir et grimper sur la digue : c’étaient des castors.

J’étais justement au-dessous du vent et je me rapprochai en me cachant derrière le rideau de feuillage pour observer de près ces intéressants animaux.

Une douzaine de castors étaient montés sur la digue et paraissaient très-affairés ; je vis alors ce dont il s’agissait. Un des côtés de la digue avait été renversé probablement par quelque tronc flottant que la rivière avait charrié et la colonie s’occupait à réparer le dégât.

Un de ces animaux rongeait avec ardeur, la base d’un petit arbre qui croissait sur les bords de façon à le faire tomber dans le courant, et cela ne tarda pas à arriver.

Aussitôt chacun se mit à l’œuvre coupant les branches inutiles ou qui auraient pu gêner la mise en place de l’arbre, et les rattachant à la partie de la digue endommagée.

Quand le tronc fut mis à sa place en travers du trou formé par l’accident, les castors allèrent chercher des pelotes de terre grasse qu’ils formaient avec leurs pattes de devant faites en