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le rapide. — le costume.

Quelle en était la profondeur ? La rivière se brisait-elle sur des roches ou tombait-elle dans un lit profond ? Voilà ce que je me demandais dans ce nouveau péril.

J’étais excellent nageur et je me préparai à tout événement attendant avec courage le moment de ma chute.

J’avais à peine pris ma résolution que je fus entraîné avec la rapidité d’une flèche. J’étais sur la pente du rapide. Au moment où je sentis ma barque s’incliner sur le gouffre, je m’élançai dans l’espace.

Je ne sais ce qui se passa pendant quelques instants ; mais quand je pus penser, j’étais au fond de l’eau entraîné par un remous violent. Je fis un effort de mes bras et de mes jambes, et bientôt je sentis l’air pur de la nuit remplir mes poumons. J’étais sauvé, et par un bonheur providentiel je n’avais ni contusions ni blessures.

Je nageai jusqu’à la rive et je m’assis sur l’herbe pour reprendre un peu de force et de courage, car tous ces assauts successifs m’avaient tout à la fois brisé le corps et enlevé une partie de mon énergie.

Lorsque je fus un peu remis, je grimpai sur un arbre et, après m’être assujetti avec une liane sur