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RACHEL ET SON TEMPS

Quelques critiques sévères reprochaient justement à madame Ristori son exagération par trop véhémente, inévitable dans une organisation nerveuse et passionnée comme la sienne ; mais elle avait de grands admirateurs et parmi eux M. Legouvé, qui porte sur cette artiste le jugement suivant : « Je n’ai pas connu de comédienne plus bouillante, plus effervescente, plus possédée par le démon tragique, et me plus puissante organisation dramatique. »

Rachel autrefois aimée jusqu’au délire, qui avait connu les ovations et les rappels sans fin d’un public inassouvi, les entendit prodiguer à sa rivale, qu’un soir, on acclama dix-huit fois. Les applaudissements lui avaient donné les plus grands bonheurs que l’artiste peut ressentir. « J’ai besoin de triompher pour

Mais j’espère qu’avec le désir que j’ai de lui plaire, il me restera fidèle… »

Quelques années après, le marquis de Custine écrivait que, dans ses voyages, il était constamment interrogé avec une ardente curiosité sur tout ce qui touchait mademoiselle Rachel. que chacun avait le désir de voir, d’entendre et d’applaudir.