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LES ÎLES DANS

et rarement il est donné à des voyageurs de rencontrer des enfants plus propres, mieux élevés, répondant plus poliment, et saluant les passants avec plus de courtoisie.

C’est ici, à la pointe des Anglais, c’est-à-dire à une lieue de la pointe ouest, que M. Ferland place le principal établissement de Jolliet.

Jolliet ! voilà un nom qui, avec celui du P. Marquette, éveille dans tous les cœurs français le souvenir des gloires du passé : de longues marches dans les solitudes de l’ouest ; de nuits d’insomnie employées à se défendre contre les embûches de l’indien, les intempéries des saisons, les morsures des moustiques ; d’interminables courses en canot d’écorce, entreprises dans le but de réaliser le grand rêve de la découverte du Mississippi.


Le voyez-vous, là-bas, debout comme un prophète,
Le regard rayonnant d’audace satisfaite,
La main tendue au loin vers l’Occident bronzé,
Prendre possession de ce domaine immense,
Au nom du Dieu vivant, au nom du roi de France
Au noEt du monde civilisé ?

Jolliet ! Jolliet ! deux siècles de conquêtes,
Deux siècles sans rivaux ont passé sur nos têtes,
Depuis l’heure sublime où, de ta propre main,
Tu jetas, d’un seul trait sur la carte du monde
Ces vastes régions, zone immense et féconde,
Ces vasFutur grenier du genre humain.