Page:Faucher de Saint-Maurice - Promenades dans le golfe Saint-Laurent, 1886.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
LE GOLFE SAINT-LAURENT.

On était alors à six lieues ouest-sud-ouest de la pointe des Monts Pelées.

Tous les capitaines et pilotes furent sommés de se rendre auprès du pavillon amiral, hissé temporairement à bord du Windsor. Les minutes de cette séance disent que Sir Hovenden Walker présida, et que les officiers présents furent, le capitaine Joseph Soans du Swiftsure, le capitaine John Mitchel du Monmouth, le capitaine Robert Arris du Windsor, le capitaine George Walton du Montague, le capitaine Henry Gore du Dunkirk, le capitaine George Paddon de l’Edgar, le capitaine John Cockburn du Sunderland, et le capitaine Augustin Rouse du Sapphire. La discussion débuta sur un ton d’aigreur. Quelques officiers allèrent jusqu’à reprocher à Sir Hovenden Walker de ne pas les avoir consultés, avant le départ de Boston. L’amiral fut hautain. Le capitaine Bonner pilote de l’Edgar, et M. Miller pilote du Swiftsure, insistèrent sur le danger qu’offrait le passage de l’île aux Coudres, près de Québec. Leurs camarades vinrent à la suite les uns des autres avouer leur incompétence, et il fut résolu à l’unanimité d’abandonner toute tentative sur Québec, et de s’en aller à la rivière Espagnole, au cap Breton, pendant que le Léopard, en compagnie d’un brick le Four Friends et d’un sloop le Blessing, continueraient à croiser le long du lieu du sinistre.

Au Cap Breton, les tâtonnements et les pertes de temps recommencèrent. Walker n’osait plus retourner en Angleterre sans tenter un coup de main sur Plaisance. D’ailleurs ses instructions étaient positives là-dessus. Beaucoup d’officiers furent de l’avis de l’amiral ; mais le général Hill fit à ce projet une forte opposition. On eut recours encore une fois à un conseil de guerre, et il fut