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maître Blais de sa manie de politiquer. Il s’avança, fort galamment, ma foi, vers madame Tanguay, et tous commencèrent les premiers pas de cette danse fringante que nous tenons des Écossais.

De temps à autre, Jérôme s’arrêtait pour s’essuyer le front ; tout le monde faisait de même, et la danse reprenait de plus belle, jusqu’à ce que Blais se laissât tomber de fatigue sur sa chaise.

— Lisotte, tu vas nous chanter une chanson, dit Jérôme.

— Saperlotte ! je ne sais rien et j’ai le rhume, répliqua l’interpellé, un solide gaillard de six pieds, qui avait la voix sonore et pleine de modulations.

— Allons donc, vas-tu te faire prier comme la fillette de ce ministre protestant que nous descendions en goëlette, l’été dernier ? Avance, mon vieux, prends une cerise et lève la haussière.

La cerise eut pour effet de rappeler à Lizotte qu’il savait la chanson du 25 Avril.

Elle allait sur un air tendre et tout