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les blessures de la vie.

celui qui, connu maintenant de Dieu seul, s’était endormi là — en quelque part — affaissé sous les blessures de la vie.


En m’écoutant, Madame Morin avait laissé tomber « La dernière résurrection de Rocambole » au pied de son fauteuil ; deux grosses larmes s’étaient acharnées à la poursuite du livre.

Je profitai malignement, de mon triomphe.

— N’avais-je pas raison de vous dire, Madame, que les histoires, les drames intimes cachés sous la tranquillité apparente de l’existence quotidienne, peuvent, malgré leur simplicité, atteindre aussi sûrement leur but qu’un de ces gros romans de vengeance, d’amour, de rapt, d’assassinat et d’adultère que votre libraire est toujours prêt à servir à ses pratiques ?

La mine entrevue est inépuisable, puisque le pauvre, le déshérité du monde aura une lutte perpétuelle à soutenir contre le riche et le puissant, fort de son égoïsme et de son argent.

L’histoire de Paul se renouvellera souvent d’ici au jour où le globe croulera dans l’espace, et, puisqu’elle a été assez heureuse pour m’attirer votre attention pendant toute une veillée, en souvenir de votre amabilité, j’écrirai ce récit un jour — en dépit des chercheurs d’intrigues, des amateurs de beau style — sans