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LE MAHA-BHARATA.


vigoureux Bhîshma, pareil aux Immortels et voué au célibat à cause de son père ? 509.

» Quand ce tigre des hommes à la grande âme, à la grande force, à la grande science, au grand effort fut tombé, que ne devinrent pas alors les âmes des Kourouides ? 510.

» Mon âme est précipitée dans la plus grande douleur, en apprenant la mort de ce héros sans égal, de cet homme éminent, de ce taureau des enfants de Kourou. 511.

» Quels guerriers ont suivi ses pas ? Quels guerriers les ont précédés ? Qui a tenu ferme devant lui ? Qui a reculé ? Qui osa l’affronter ? 512.

» Quels héros ont suivi les pas de ce char éminent, de ce kshatrya le plus excellent, quand il se plongeait au milieu de la bataille dans l’armée ennemie ? 513.

» Lui, qui, exterminateur des guerriers, ses rivaux, et tel que le soleil dissipant l’obscurité, jetait, semblable à l’astre aux mille rayons, la terreur au sein des ennemis ; 514.

» Lui, qui exécuta dans la bataille au milieu des fils de Pândou un exploit difficile à faire ; lui, qui repoussa le héros, qui dévorait les armées ! 515,

» Comment les Pândouides, — car tu étais près de lui, Sandjaya — ont-ils écarté dans la bataille ce vertueux, cet inabordable fils de Çântanou ? 516.

» Ce héros impétueux, terrible, inaffrontable, à la langue de serpent, à la gueule ouverte, qui déchirait les armées avec les longues dents de ses flèches ! 517.

» Comment un guerrier du Kountîde a-t-il renversé dans le combat ce héros invaincu, ce tigre des hommes invincible, indigne d’un tel sort et rempli de pudeur ?