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qualités d’un être né dans la condition divine. 1,406.

» L’hypocrisie, l’orgueil, la vanité, la colère, la dureté dans les paroles et l’ignorance : ce sont là, fils de Prithâ, les défauts d’un individu né dans la classe des Asouras.

» On pense que la naissance divine affranchit de la condition de renaître et que l’asourique y enchaîne. Ne t’afflige pas, fils de Pândou, tu es né dans la condition des Dieux. 1,406-1,407.

» Il y a deux espèces de création dans ce monde : celle des Dieux et celle des Asouras. Je t’ai longuement parlé de celle des Dieux ; écoute-moi, fils de Prithâ, te raconter celle des Asouras. 1,408.

» Les gens, qui naissent dans la race des Démons, ne connaissent, ni le mystère de la naissance, ni celui de la mort. L’impureté n’existe pas chez eux ; il n’y a ni vertu, ni vérité. 1,409.

« Le monde est un mensonge, disent-ils ; il est transitoire, il n’a point de Dieu ; il est né du concours mutuel des forces ; quelle autre cause a-t-il que l’amour ? »

» Appuyés sur une telle manière de voir, ces êtres à l’intelligence étroite, à l’âme perdue, les ennemis de l’univers, s’adonnent à des actions violentes pour la perte du monde. 1,410-1,411.

» Livrés à un amour insatiable, remplis de fraude, d’orgueil et de folie, l’aveuglement leur fait embrasser de mauvaises opinions, et ils s’avancent, ayant conçu des vœux impurs. 1,412.

» Embrassant une opinion, dans laquelle il n’est pas d’autre fin que la mort : « La première chose au monde, pensent-ils, c’est la satisfaction de ses désirs. » Tel est cet axiome, qu’ils proclament dans leur insanité. 1,413.