Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
LE MAHA-BHARATA.

de Pândou, lui dit-il, si mon nom est venu à tes oreilles. 409-410.

» Accompagné de tous mes frères, Bhîmaséna, Arjouna et les deux jumeaux, dépouillé de mon royaume, j’al l’intention de mettre mon habitation dans ces forêts. 411.

» C’est pour cela que je suis venu dans ce bois épouvantable, qui t’est soumis. » Kirmîra lui répondit : « Quel bonheur ! Ce sont les Dieux, qui ont fait naître ici maintenant pour moi cette aventure, qui était dans mon cœur depuis long-temps ; car, si je tiens mes armes continuellement levées, c’est pour ôter la vie à Bhîmaséna.

» J’ai parcouru toute la terre, où je n’ai pu le rencontrer jamais ; mais, ô bonheur ! le voici arrivé, ce meurtrier de mon frère, si long-temps désiré 412-413-414.

» En effet, revêtu de la forme empruntée d’un brahme, il a tué dans les bois de Vétrakya, sire, Vaka, mon frère bien-aimé » 415.

» La force ne lui était pas naturelle, il devait sa force à la science. Hidimba, le rôdeur des bois, était aussi mon cher ami. 416.

» Ce pervers jadis l’a tué et il a ravi sa sœur ; mais le voici arrivé, cet insensé, dans ma forêt inextricable, 417.

» Dans le temps de nos excursions, à l’heure de minuit, ce moment, où nous sommes égaux à nous-même, j’abattrai soudain son inimitié, qui aurait dû mourir, il y a longtemps. 418,

» Je rassasierai Vakra de son sang, répandu à torrents, et j’acquitterai ma dette à mon frère et à mon ami. 419.

» Après que j’aurai tué cet ennemi des Rakshasas, je jouirai d’une paix suprême, si Bhîmaséna commence par s’acquitter à l’égard de Vaka. 420.