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LE MAHA-BHARATA.

À peine eut-il entendu ce langage, Indra, plein d’une vive admiration, comprit, enfant de Kourou, qu’un fils est plus cher que la vie même. 339.

Soudain l’adorable Pâkaçâsana de verser là une pluie torrentielle, qui mit un obstacle aux travaux du laboureur. 340.

» Aies donc, comme Sourabhî, une tendresse égale pour tous tes fils, mais une pitié plus grande, sire, pour les malheureux. 341.

» De même que Pândou était mon fils, ainsi êtes-vous mes fils, toi et Vidoura à la vaste science : c’est l’amour, qui m’inspire ce langage, mon fils. 342.

» Enfin, on te vit, rejeton de Bharata, une centaine de fils ; il naquit cinq fils à Pândou, mais dans l’infortune et plongés dans une profonde affliction. 343.

» Comment pourraient-ils vivre ? Comment pourraient-ils croître dans ces maux outre mesure ? » me disais-je. Et maintenant que les fils de Prithâ sont encore malheureux, mon âme est consumée par la douleur. 344.

» Prince, désires-tu ici la vie des rejetons de Kourou : que ton fils Douryodhana fasse la paix avec les fils de Pândou ! » 345.

Dhritarâshtra lui répondit :

« Il en est ainsi que tu nous dis, anachorète à la grande science ; je le sais bien, moi et tous ces princes. 346.

» Ta sainteté pense qu’il y a de l’orgueil dans les Kourouides ; c’est aussi, pieux anachorète, ce que m’ont dit Drona, Bhîshma et Vidoura lui-même. 347.

» Mais si j’ai mérité ta faveur, si tu as compassion des fils de Kourou, veuille bien instruire Douryodhana, mon fils à l’âme perverse. » 348.