» Là, de sa fréquentation journalière avec les fils de Pândou, naîtra l’amitié du tien ; et, s’il en arrive ainsi, puissant monarque, tu n’auras plus rien à désirer. 320.
» On dit cependant, auguste roi : « L’homme naît d’abord ; ensuite naît le caractère ; et celui-ci ne meurt pas tant que l’homme vit. » 321.
» Que pense là-dessus Bhîshma, et Drona, ou Vidoura lui-même, ou ta majesté ? On doit faire ce qui est convenable avant que le temps opportun ne vous soit échappé. » 322.
« Révérend, lui répondit le monarque aveugle, je n’ai pas approuvé le jeu à sa naissance ; mais voici, anachorète, quelle fut ma pensée : « C’est le Destin, qui m’entraîne ; il me force à consentir ! » me suis-je dit. 328.
» Ni Bhîshma, ni Drona, ni Vidoura n’ont approuvé, ni Gândhârî elle-même n’a désiré ce jeu, dont le délire fut ici la cause. 321.
» Mais l’amour naturel au cœur d’un père m’empêche d’abandonner, vénérable, qui te complais en tes vœux, mon insensé Douryodhana, sachant bien cependant qu’il nous entraine à la ruine. » 325.
» Fils de Vitchitravîrya, lui répondit Vyâsa, nous savons parfitement que ta majesté a dit la vérité : un fils est le plus grand des biens ; il n’est rien de plus grand qu’un fils. 326.
» Instruit par les pleurs, que répandait Sourabhî, Indra eut la pensée qu’un fils l’emportait sur tous les autres avantages, quelque grands fussent-ils. 327.
» Je te raconterai ici, monarque des hommes, cette haute et sublime légende, la conversation d’Indra et de Sourabhî. 328.