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VANA-PARVA.

« Le devoir, indra des hommes, est la racine du triple objet, que poursuit le cœur humain ; le sceptre même, que tu portes, a le devoir pour sa racine. Maintiens-toi dans le devoir, sire, et couvre-les tous d’une protection égale, qu’ils soient tes fils ou les fils de Pândou ! 222.

» Le devoir fut violé en pleine assemblée par des âmes iniques, dont le fils de Soubala était le premier ; et, défié à jouer, Youddhishthira, qui ne dévie jamais de la vérité, fut naguère vaincu par ton fils. 223.

» Quel moyen reste-t-il après ton imprévoyante conduite ? Ce que je trouve dans mes idées, sire, pour que ton fils, absous de sa perfidie, se tienne dans le monde sur le pied de l’honneur, le voici ! 224.

» Que les fils de Pândou rentrent en possession des biens, que leur a donnés ta majesté. Le plus grand des devoirs, sire, est celui-ci : « Que le roi se contente de ce qu’il a, et n’envie pas ce qui est à autrui ! » 225.

» Que la renommée de Kourou soit sauve ! Loin de nous la désunion des parents I Vive le devoir ! Il mourra, si tu n’agis pas de cette façon. De toutes les choses, celle, qu’il te faut regarder comme la première, c’est la satisfaction des Pândouides et le mépris de Çakouni ! 226.

» Si tu veux conserver tes fils, hâte-toi, sire, d’embrasser une telle conduite ! Agis-tu d’une autre manière, la perte de tous les Kourouides est assurée. 227.

» En effet, Arjouna et Bhîmaséna en courroux ne laisseront pas échapper un seul homme dans l’armée de leurs ennemis ! L’arc Gândiva, l’essence même du monde, appartient à ceux, qui ont pour soldat l’Ambidextre, consommé dans la science des armes. 228.

» Quelle chose est inexpugnable dans le monde à ceux.