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LE MAHA-BHARATA.

» C’est, ainsi que les Roudras, les SAdhyas, les Adityas, les Vasous et les deux Açwins, aidés par la puissance de l’yoga, ont mérité d’être en ce monde les soutiens des créatures. 127.

» Embrasse donc une éminente quiétude, fils de Kountî ; recherche la perfection au moyen de la pénitence, efforce-toi d’obtenir, puissant Bharathide, la perfection de l’yoga.

» Tu possèdes la perfection de la naissance dans les deux lignes paternelle et maternelle, tu possèdes la perfection des bonnes œuvres ; aspire à t’élever, pour la nourriture des brahmes, à la perfection par la pénitence. 128-129.

» Car les hommes parfaits savent réaliser, grâce à elle «  tous les vœux de leurs désirs. Embrasse donc la pénitence et accomplis toutes les choses, où aspire ton cœur ! » 130.

À ces paroles de Çaâunaka, Youddhishthira, le fils de Kountî, s’approche de son archibrahme et lui dit ces mots au milieu de ses frères : 131.

« Ces brahmes, qui sont parvenus à la rive ultérieure des Védas, désirent m’accompagner dans ma route ; mais je n’ai pas les moyens suffisants pour les nourrir, et cette pensée m’afflige d’une cruelle douleur. 132.

» Je ne puis me séparer d’eux et je n’ai rien à leur donner. Que dois-je faire ? Dis-le-moi, vénérable. » 133.

Dhaâumya, le plus vertueux des hommes vertueux, réfléchit un instant et, quand il a cherché une ressource dans une pensée honnête, il adresse à Youddishthira ce langage : 134.

« Jadis, à peine sorti de la création, une cruelle famine affligea tous les êtres, alors, touché de compassion pour eux comme leur père, le soleil monta au solstice d’été.