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VANA-PARVA.

peur de la mort ne cesse d’agiter les êtres, qui ont la vie.

» Tel que la chair est mangée par les oiseaux dans les airs, par les carnivores sar la terre et, dans les eaux, par les poissons : ainsi l’homme riche est dévoré de tous les côtés. 85-86.

» La fortune de certains hommes devient elle-même une misère : en effet, trop attachés à la jouissance des biens passagers, ils n’obtiennent pas les biens éternels.

» Par conséquent toutes les acquisitions de richesses, qui augmentent le délire de la convoitise, ne sont que trouble, crainte, orgueil, arrogance et misère. 87-88.

» Les doctes savent que ces peines des mortels sont les filles des richesses, lis sont en proie à de grands soucis dans l’acquisition, la conservation et la perte des biens. Mais, au lieu d’abandonner les soucis des richesses, ils se plaisent à les nourrir comme des ennemis, qui les tuent à cause des richesses mêmes. 89-90.

» On les amasse avec peine : « Il ne faut pas songer à la mort ! » se dit-on ; et, tandis que les fous s’enivrent d’une fausse joie ; les sages goûtent la joie véritable. 91.

» La soif des richesses n’a pas de fin ! Le contentement est le plus grand des plaisirs : aussi les sages regardent-ils la satisfaction comme ce qu’il y a de plus grand ici-bas. 92.

» La jeunesse, la beauté, la vie, un trésor de pierreries, la puissance, le séjour au milieu des choses agréables n’ont pas une continuelle durée : et le sage ne met point là son envie. 93.

» Il faut donc renoncer aux trésors, ou se dévouer aux soucis, qui en sont les résultats ; car on ne voit personne en possessions de grandes richesses, qui soit fr l’abri des vio-