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VANA-PARVA.

» Quel homme, tandis qu’il marche, soumis à la vieillesse et à la mort, oserait tenir devant Arjouna, quand il envoie ses dards oreillés, à la pointe acérée, comme des rochers aigus ? 1919.

» Mes fils sont des insensés, ils suivent tous la puissance de la mort : la bataille, qui les menace, est avec les inaffrontables Pândouides ! 1920.

» J’ai beau y penser continuellement, je ne vois pas, quel maître de char oserait s’avancer contre Arjouna, quand il tient l’arc Gândiva à sa main ! 1921.

» Si Drona et Karna, si Bhishma lui-même, marchaient en guerre contre lui, ils courraient un grand danger ; je vois là dans le monde une victoire obtenue sur nous. 1922.

» Karna est un censeur négligent, Atchârya est un vieux précepteur ; mais le fils de Prithâ est fort, impatient, fier et d’un courage infaillible. 1923.

» Il naîtra un combat tumultueux, où la victoire ne sera même d’aucun côté ; car tous seront des héros, qui savent les armes et qui ont acquis une grande renommée. 1924.

» Tous, invaincus, ils aèrent à la domination universelle, et, pour sûr, il n’y aura de paix que dans leur mort ou celle de Phâlgouna. 1925.

» Il n’est pas un homme, qui puisse tuer Arjouna ; son vainqueur n’existe pas au monde : comment se calmerait sa colère, fûtrelle dirigée contre moi-même ! 1926.

» C’est un héros égal au souverain du Tridaça ; il a rassasié le feu dans le Khândava ; il a vaincu tous les rois dans le grand sacrifice du râdjasoûya. 1927.

» Tombant sur le front de la montagne, le tonnerre, mon enfant, pourrait en faire la destruction ; et, lancées par la main de Kiriti, ses flèches ne pourraient la détruire