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LE MAHA-BHARATA.

sacrifices, riches des plus beaux honoraires, offerts par les plus vertueux des princes, fût-on Dânava ou Dieu même. 1729.

» Il est impossible ou de voir ou de toucher ce char grand et céleste, sans avoir accompli une pénitence : combien moins y monter ! 1730.

» Entre d’abord, vertueux cocher, dans ce char, que traînent de vigoureux coursiers ; je monterai ensuite, moi ! comme un homme récompensé, dans la route des gens de bien. » 1731.

À peine eut-il entendu ces paroles, le cocher d’Indra, Mâtali de monter vite dans le char et de retenir les coursiers avec les rênes. 1732.

L’âme alors pleine de joie, Arjouna se baigne dans la Gangâ et, devenu pur, le fils de Kountî et de Kourou murmure la prière, suivant la règle. 1733.

Quand il eut rassasié d’eau les mânes de ses ayeux conformément aux rites et suivant la convenance, il se mit à faire ses adieux au Mandara, le roi des montagnes : 1734.

« Ô toi, montagne, qui fus toujours le refuge des anachorètes vertueux, au caractère pur, aux œuvres saintes, qui désirent la route du Swarga, 1736.

» Les brahmes, les kshatryas et les vaîçyas, qui, grâce à ta faveur, sont montés au Swarga, s’y promènent toujours, libres d’inquiétudes, avec les Dieux. 1736.

» Grand mont, roi des monts, asile des solitaires, qui es comme un saint lieu de pèlerinage, je te fais mes adieux et je pars : j’ai doucement habité chez toi. 1737.

» Tes plateaux tes berceaux, tes rivières, tes ruisseaux et tes tirthas bien saints, je les ai visités plus d’une fois. 1738.