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VANA-PARVA.

Là étaient des serpents aux vastes corps, à la gueule flamboyante, terribles, épouvantables, et des monceaux de pierres semblables à des nuées blanches. 1719.

Dix mille chevaux, coursiers rapides comme le vent, traînaient ce char céleste, ouvrage de la magie, qui ravissait aux yeux la lumière. 1720.

On voyait là Vaîdjayanta au champ d’azur, drapeau à la grande lumière, porté sur un bambou, orné d’or et bleu comme un lotus. 1721.

Ayant vu placé dans ce char un cocher aux ornements d’or bruni, le Prithide aux longs bras de penser que c’était le Dieu même. 1722.

Tandis qu’il agitait cette pensée, Mâtali incliné, prenant un air modeste, adressa ce langage à Arjouna : « Oh ! oh ! fortuné fils de Çalra, ce Dieu a envie de te voir : que ta grandeur se hâte de monter dans ce char estimé d’Indra. 1723-1724.

» Le plus grand des Immortels, Çatakratou, ton père, m’a dit : « Que les habitants du ciel voient le fils de Kountî arrivé dans ces lieux. » 1725.

» Voici que Çakra t’attend désireux de te voir, environné par les Dieux, les troupes des rishis, des Gandharvas et des Apsaras. 1726.

» Monte de ce monde, à l’ordre de Pâkaçàsana, dans le monde des Dieux avec moi : tu reviendras, quand tu auras reçu les armes. » 1727.

Arjouna lui répondit :

» Mâtali, va promptement, toi I monte dans le plus excellent des chars, bien difficile à obtenir, fût-ce par des centaines d’açvamédhas et de râdjasouûyas. 1728.

» On ne peut monter dans ce char éminent, grâce à des