Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
SABHA-PARVA.

» Les Castras n’instruisent pas l’insensé pour le bonheur, ni de cette vie, ni de l’autre monde. L’homme, de qui sa nature condamne l’esprit à rester dans l’enfance, ne parvient jamais à la vieillesse de l’esprit. 2485.

» Que tes fils soient tes yeux ! Arrachés de toi, puisses-tu n’en perdre jamais la lumière ! Rejette donc à ma voix ce fils, destructeur de sa famille ! 2486.

» Ainsi ton amour paternel, sache-le, n’aura pas changé le finit obtenu dans tes fils en la ruine de ta famille !

» Prends une décision, qui te soit assortie, homme, qui as pour objet principal la raison, la paix et le devoir. Loin de toi la négligence I Une grandeur, qui s’applique à la cruauté, pousse à la ruine : a-t-elle pour sa base la douceur, elle conduit au bonheur de posséder long-temps et des fils et des petits-fils. » 2487-2488.

À ces mots, le puissant monarque répondit à la vertueuse Gândhârî : « Volontiers ! Arrive la perte de la famille ! Je ne puis l’empêcher ! 2489.

» Qu’il en soit comme ils le désirent I Que les Pândouides reviennent ! Que mes fils recommencent le jeu avec les fils de Pândou ! » 2490.

Ensuite Prâtikâmî rendit ainsi les paroles du savant Dhritarâshtra au fils de Prithâ, Youddhishthira, engagé dans une mauvaise route : 2491.

« La salle est prête pour jeter les dés, sire : viens, Youddhishthira, fils de Pândou, et joue ! » C’est ainsi que te parle ton oncle, rejeton de Bharata. » 2492.

« Tous les êtres obtiennent la bonne ou la mauvaise fortune, lui répondit Youddhishthira, suivant ce qui fut disposé par le Destin. S’il est écrit qu’on jouera, il est impossible d’éviter l’une ou l’autre chance. 2493.