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LE MAHA-BHARATA.

L’adorable Hara étreignit le héros dans ses bras, et dit au fils de Prith[q, en commençant par une caresse : 1635.

« Tu fus dans une naissance précédente Nara, le compagnon de Nârâyana, et tu pratiquas à Vadar[i une terrible pénitence, plusieurs myriades d’années. 1636.

» Il y a en toi et dans Vishnou, le plus grand des hommes, une suprême vigueur : c’est par la vigueur de vous deux, les plus éminents des hommes, que ce monde est soutenu. 1637.

» Tu as frappé, sire, avec Krishna, dans le sacre de Çakra, les Dânavas, qui avaient enlevé cet arc bien grand, résonnant comme le bruit des nuages, cet arc Gândîva même, accoutumé à ta main, que j’ai dévoré, ô le plus vertueux des hommes, avec le secours de la magie. 1638-1639.

» Ils t’avaient également ravi, comme assortis à l’arme, fils de Prithâ, ces deux carquois indestructibles. Ton corps, rejeton de Kourou, sera invulnérable. 1640.

» Je suis rempli d’affection pour toi : le courage de ton altesse est infaillible. Reçois de ma part, ô le plus grand des hommes, une grâce, que tu veuilles obtenir. 1641.

» Il n’y a pas un homme, ô toi, qui donnes l’honneur, il n’existe pas un mâle entre les mortels, qui soit ton égal. Il n’est pas dans le ciel même un kshatrya, qui l’emporte sur toi, dompteur des ennemis. » 1642.

Arjouna lui répondit :

Si ta divinité m’accorde une grâce en témoignage de satisfaction, ô toi, qui arbores le taureau pour enseigne, je désire ton astra céleste, épouvantable, qui est, seigneur, nommé Pâçoupata ; 1643.

» Et cette force horrible, effrayante, appelée Brahma-