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LE MAHA-BHARATA.

Dhritarâshtra lui répondit :

« Hâte-moi de me ramener ces hommes, que ne saurait même rebuter la difficulté des routes. Que les Pândouides viennent et qu’ils recommiencent ici le jeu ! » 2475

Ensuite Drona, Somadatta, le Vâhlîlain, le Gautamide, Vidoura, le fils de Drona, et l’énergique fils de la vaîçyâ, Bhoûriçravas, le fils de Çântanou et le héros Vikama, tous sans exception de s’écrier : « Pas de jeu ! Que la paix règne ici ! » 2476-2477.

Malgré cette opposition de tous ses amis, les yeux fixés gur son bien, Dhritarâshtra, trop ami de son fils aîné, fit porter aux Pândouides le défi au jeu. 2478.

La vertueuse Gândhârî, déchirée de sa douleur, tint à Dhritarâshtra, le monarque des hommes, ce langage, que lui inspirait, sire, l’amour de ses fils : 2479.

« Douryodhana était né à peine, quand Kshattri à la haute sagesse : « Allons ! dit-il ; qu’on jette dans l’autre monde cet enfant né pour la destruction de sa famille ! »

» En effet, aussitôt qu’il vint à naître, il poussa des cris semblables à ceux d’un chacal ; c’est la mort de cette famille, sans doute, fils de Bharata ! 2480-2481.

» Ne vas pas te plonger par ta faute, rejeton de Bharata, en ces eaux profondes ; ne veuille point approuver, seigneur, le sentiment de ces enfants mal élevés ! 2482.

» Ne sois pas une cause dans la ruine épouvantable de cette famille ! Qui peut briser un pont, jeté sur un abyme ? Qui peut ranimer par son souffle un incendie éteint ? 2483.

» Qui peut réveiller, éminent Bharatide, la colère assoupie dans le cœur des enfants de Prithâ ? Je rappèlerai de nouveau à ton souvenir Adjamîtha, que tu n’as pas oublié. 2484.