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VANA-PARVA.

» Envoie ces flèches de fer, qui tranchent les articulations ! » Arjouna, aussitôt ces mots entendus, se hâta de lui décocher une pluie de traits. 1584.

Alors ces deux héros irrités, qui avaient une fierté de rois, se déchirèrent mainte et mainte fois l’un l’autre avec des flèches, qui avaient la forme des serpents. 1585.

Arjouna ensuite déchargea sur le montagnard une pluie de traits, et Çankara la reçut d’une âme sereine.

Quand le Dieu, qui tient l’arc Pinàka, eut subi, une heure durant, cette averse de flèches, il apparut, îmmobile comme une montagne avec son corps sans blessure. 1586-1587.

Dès que Dhaanandjaya vit échouer sa pluie de traits, il fut saisi de la plus vive admiration, et dit : « Bien ! c’est bien ! 1588.

» Quoi ! ce montagnard au corps si délicat, qui habite les sommets de l’Himalaya, il a reçu, sans être ému, les flèches de fer, envoyées par l’arc Gândîva. 1589.

» Quel Dieu visible est-ce ? Un Yaksha ou un Roudra 7 Un Asoura ou même un Soura ? car on sait que l’on rencontre des Tridaças sur la sainte montagne. 1590.

» Certes ! nul autre que le Dieu à l’arc Pinika n’aurait pu soutenir la fougue de ces multitudes de flèches, que mon arc a lancées par milliers. 1591.

» Soit Dieu, soit Yaksha, quiconque autre que Roudra, ferait face à mes dards acérés, je le plongerais dans le séjour d’Yama ! » 1592.

Alors Djishnou, l’âme exaltée, sire, d’envoyer par centaines ses flèches, qui tranchent les articulations, comme le soleil envoie ses rayons. 1598.

Le Dieu, qui tient en main le trident, adorable auteur