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LE MAHA-BHARATA.

Bhîma Iui répondit :

« Parce que tu as fait alliance avec Antaka, la mort, cet oiseau sans mesure et sans fin, ce fleuve, qui emporte tout, et que tu es parent de la mort, tout mortel, que tu sois, tu penses avoir la mort devant tes yeux. Le devoir, qui rend une écume, auguste majesté, c’est le devoir, qui porte du fruit. 1376-1377.

» Celui, de qui la vie est diminuée, ne fût-ce que d’un clignement d’œil seulement, la défendrait, en disant : « Pourquoi ne tiendrais-je pas compte de cette poussière de collyre, comme d’une chose, qui peut éclaircir la vue ? » 1378.

» Mais l’homme, de qui la vie est immense peut-être ou qui voit des choses dépassant la mesure, attend la mort comme une personne, qui voit tout manifeste à ses yeux. 1379.

» Dans treize ans, sire, Yama nous attend : ayant dépensé la vie, il nous offrira à la mort. 1380.

» Car la mort des êtres incorporés est continuellement fixée au corps. Avant de mourir, jouissons au moins du plaisir de régner. 1381.

» L’homme indistinct, qui ne mérite pas d’être compté, inutile fardeau de la terre, s’incline comme la lune, sans avoir surmonté les hostilités. 1382.

» L’homme au petit effort de courage, qui ne triomphe pas de l’inimitié, je regarde comme inutile la naissance de ce combattant mal né. 1383.

» Il n’est bruit sur la terre que de tes bras d’or : triomphe de ton ennemi dans la guerre, et jouis de la richesse, conquise par ton bras, 1384.

» L’homme, qui a tué, auguste dompteur des ennemis,