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VANA-PARVA.

irrité jette le mépris de ses paroles mordantes sur des gens, qui valent mieux que lui ! 1068.

» L’homme irrité ne sait jamais ce qu’il faut dire ou taire ; il n’est rien, qui ne soit à faire, il n’existe rien, qui ne soit à dire pour l’homme irrité. 1069.

» Il tuera dans sa colère ceux, dont il faut respecter la vie ; il honorera des gens, qui ont mérité la mort ; il se jetera lui-même de colère dans les demeures d’Yama !

» Aussi la colère est-elle vaincue par les sages, qui voient de telles fautes en elle, qui désirent le plus grand bonheur ici-bas et la félicité suprême dans l’autre vie. 1070-1071.

» Comment un homme de ma condition pourrait-il s’abandonner à la colère, que les sages évitent ? C’est la considération de ces maux, Draâupadî, qui empêche ma colère de se gonfler. 1072.

» Il sauve et lui-même et les autres d’un grand danger, en ne répondant pas à la colère de l’homme irrité : c’est le traitement, que suit le médecin de ces deux choses. 1078.

» Le mortel, qui, froid, sans puissance, s’abandonne aux malheurs, qui l’enveloppent, se livre de lui-même à l’influence des hommes plus forts. 1074.

» Les gens, qui s’abandonnent à la colère, périssent en dépit d’eux-mêmes : c’est un faible, Draâupadî, de réprimer, dit-on, la colère. 1076.

» Mais l’homme fort, qui, instruit de ces choses, ne s’irrite pas, quand il se voit plongé dans le malheur, et ne donne pas la mort à l’auteur de ses maux, jouit du bonheur de l’autre monde. 1076.

» Fort ou faible, il faut donc toujours, dit-on que