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LE MAHA-BHARATA.

fut écrasée ! » Quand j’eus entendu ce langage de mon cocher et d’autres semblables paroles, fils de Kountî : 874.

« Agis donc ainsi ! lui dis-je ; et, quand j’eus connu sa pensée, j’attachai la mienne à la guerre, à la mort du roi Çâlva et à la chute de Saâubha. 875.

» Je dis à Dârouka : « Héros, tiens ferme un instant ! » Et, d’une force extrême, je décochai de mon arc dans ce combat un trait de feu, d’une grande splendeur, céleste, imbrisable, qu’on ne pouvait éluder, chéri du guerrier, capable de rompre tout et de porter la mort aux Dânavas ; 876-877.

» Et, quand je l’eus charmé, un tchakra hostile dans la guerre aux Yakshas, aux Rakshasas, aux Dânavas et aux rois, éblouissant, incomparable, grande cause de cendres, au tranchant de rasoir, le meurtrier des ennemis et semblable à Yama, le destructeur du temps. 878-879.

» Triomphe par ta vigueur de Saâubha et de ceux, qui sont ici mes ennemis ! » Ce disant, je l’envoyai avec colère à Çâlva de toute la force de mon bras. 880.

» Et la forme de Soudarçana en tombant parut alors celle d’un second soleil, qui va brûler tout l’univers à la fin d’un youga. 881.

» L’arme s’approche de Saâubha, qui avait perdu sa splendeur, et coupe la ville par le milieu, comme une scie tranche un grand pin. 882.

» Saâubha fut mise en deux, immolée par la force de Soudarçana, et tomba, comme Tripoura, secouée par la flèche de Mahéçwara. 883.

» Cette ville abattue, le tchakra céleste retourna de lui-même dans ma main ; et, l’ayant pris avec vitesse, je lui dis : « Maintenant, c’est pour Çâlva ! » 884.