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VANA-PARVA.

qui ne l’êtaient pas. C’est ainsi qu’il triompha. Ensuite, je repris mes sens, héros auguste ; 864.

» Et, levant ma foudre qui divise tous les rochers et que chérit Indra, je renversai toutes ces montagnes, 865.

» Alors mes chevaux, accablés sous la masse de ces montagnes, et ne se mouvant plus que d’une respiration suffoquée, étaient, grand roi, tremblants, pour ainsi dire. 866.

» Quand mes parents me revirent comme un soleil, qui se lève dans un ciel chargé de nuages, fendus par ses rayons, ils revinrent tous à des sentiments de joie. 867.

» À peine mon cocher eut-il vu ses chevaux, écrasés par cette masse de montagnes, se mouvoir avec un peu de souffle, qu’il m’adressa ce langage assorti à la circonstance : 868.

» Allons ! maintenant que tu as vu Çâlva, le roi de Saâubha, tenir pied devant toi, c’est assez le mépriser, Krishna. Allons ! déploie tes efforts. 869.

» Retire aujourd’hui à Çâlva la douceur et l’amitié ! Triomphe de lui, Kéçava aux longs bras ; et ne lui permets plus de vivre davantage ! 870.

» Il faut tuer un ennemi par tous les moyens, destructeur des ennemis. Quelque faible qu’il soit, le fort ne doit pas mépriser un ennemi. 871.

» Non ! fût-il un boiteux ; combien plus un homme ferme dans la guerre ! Consacre donc tous tes efforts à vaincre celui-ci, tigre auguste des hommes ! Ne laisse pas t’échapper ce moment, ô le meilleur de la race de Kourou ! Je ne crois pas que ce soit ici le temps de signaler ta douceur ; cet homme n’est pas ton ami. 872-873.

» Lui, qui t’a fait la guerre, héros, et par qui Dwârakâ,