ma main, et, frappé de vertige, fils de Kouatî, je m’asseois sur le banc du char. 843.
» Aussitôt, toute mon armée en délire, m’ayant vu placé comme un corps sans vie sur le sein du char, se mit, Bharatide, à pousser de plaintifs hélas ! 844.
» Cette forme de mon père tombant, les bras étendus, les pieds allongés, me parut comme la forme d’un oiseau tombant. 845.
» Des guerriers, les mains armées de lances et de pattiças, le frappaient cruellement, héros aux longs bras, dans sa chute ; et mon âme en fut toute ébranlée. 846.
« Aussitôt que j’eus recouvré dans ce grand carnage la connaissance, après un instant, je ne vis plus là, héros, ni Saâubha, ni Çâlva, mon ennemi, ni mon vieux père lui-même. 847.
» J’arrêtai dans mon esprit que c’était de la magie et, revenu à moi, je dispersai de nouveau mes flèches par centaines. 848.
» Je pris mon arc resplendissant et j’abattis de Saâubha sous mes flèches, éminent Bharatide, les têtes de ces ennemis des Dieux. 849.
» J’envoyai au roi Çâlva, lancés par mon arc Çârnga, des traits bien empennés, aériens, à la splendeur brûlante et sous la forme de serpents. 850.
» Je ne vis point alors Saâubha, incrément de la famille Kourouide ; elle avait disparu, grâce à la magie, et je demeurai stupéfait. 851.
» Les troupes des Dânavas aux têtes et aux cheveux difformes de pousser des cris, puissant Bharatide, tandis que je poursuivais mon triomphe. 852.
» Je décochai à la hâte dans ce grand combat une