» Le guerrier, né dans la famille de Vrishni, n’abandonne jamais le champ de bataille ; il ne frappe pas un homme renversé à terre, ou qui dit : « Je me rends à toi ! » ni une femme, un enfant ou un vieillard, ni un guerrier sans char, et qui fuît, ses armes et ses dards brisés. 729-730.
» Toi, qui, né dans la race d’un cocher, y fus instruit des choses de ta profession, tu connais les devoirs des Vrishnides dans les combats, fiLs de Dàrouka. 731.
» Puisque tu connais toute la conduite des Vrishnides, ne fais donc jamais ainsi, fils du cocher, ta retraite à la tête des armées. 732.
» Que dira le meurtrier de Madhou, cet invincible frère de Gada, quand il me verra fuyant, retiré du combat, blessé par derrière ? 733.
» Que dira même, quand il me verra, le frère aîné de Kéçava, ce Baladéva aux longs bras, au manteau noir, à l’ivresse furieuse ? 734.
» Que me dira, au retour de la bataille, le petit-fils de Çivi, ce tigre des hommes au grand arc ? Et Çâmba, victorieux dans les combats ? 736.
» Que me diront, cocher, l’inaffrontable Tcharoudéshna, et Gada, et Sârana, et Akroûra aux longs bras ?
» Moi, qu’on estime un héros, toujours calme, toujours plein de la fierté humaine ! Que vont me dire de concert les épouses des guerriers Vrishnides ? 736-737.
« Le voilà, qui se retire, ce Pradyoumna, effrayé d’une grande bataille, diront-elles ! Honte à lui ! » mais elles ne diront pas : « C’est un brave ! » 738.
» Fi donc ! cette parole de moquerie, elle est pire que la mort à mes yeux ou devant un homme tel que moi ; cocher, ne t’en va pas ! 739.