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LE MAHA-BHARATA.

armée du monarque de Saâubha, comme avec des serpents de fer, envoyés par les bras de mon arc. 689.

» Prenez confiance ! Il ne faut pas concevoir de crainte ici : le roi de Saâubha va périr ! Atteinte par moi, il faut que cette âme méchante expire ici avec Saâubha. » 690.

» Tandis que Pradyoumna parlait wisi transporté, héroïque fils de Pândou, son armée, tenant pied, combattait à plaisir ; 691.

» Et, quand il eut dit ces mots aux rejetons d’Yadou, le fils de Roukminî monta dans un char d’or, attelé de chevaux cuirassés. 692.

» Il arbora le Makara, son étendard, qui était comme la mort, la bouche ouverte, et poursuivit les ennemis avec ces coursiers à la grande force, qui semblaient voler au sein de l’atmosphère. Héros, portant le cimeterre et le carquois, la manique attachée, défense de ses doigts, il faisait vibrer le plus excellent des arcs et poussait des cris. 693-694.

» Frappant tour à tour son arc peint des couleurs de l’éclair et l’une de ses paumes avec l’autre paume, il fit tomber en pâmoison tous les Daîtyas, qui habitaient à Saâubha. 695.

» Qui que ce fût ne pouvait dans ce combat distinguer un intervalle entre décharger son arc, l’encocher et frapper ses ennemis. 696.

» La couleur de son visage resta la même, ses membres ne tremblèrent pas : le monde vit en lui une fermeté supérieure et prodigieuse à menacer avec le cri du lion. 697.

» Son poisson d’or, qui se tenait la gueule ouverte, fléau de toutes les baleines, au bout de la verge, resplendissait, éminent drapeau, à son excellent char, en face de l’armée de Çâlva. 698.