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VANA-PARVA.

bras, comme un éléphant reçoit un éléphant, de qui la face et les joues ruissellent de mada. 441.

Le vigoureux Rakshasa le prit même dans s^ deux bras ouverts, et Bhîmaséna, le plus fort des hommes forts, l’étreignit fortement. 442.

Alors ce couple de robustes guerriers se livra un épouvantable combat, où le broyement des bras imitait le fracas du brisement des bambous. 443.

Puis, Vrikaudara l’étreignit fortement, l’éleva au milieu de son corps et l’agita rapidement, tel qu’un vent furieux secoue un arbre, 444.

Le faible Démon enlevé ainsi dans le combat par le vigoureux Bhîma, résistait de toutes ses forces ; il entraînait çà et là ce fils de Pândou. 445.

Quand Vrikaudara le vit fatigué, il enchaîna le Rakshasa avec ses bras, comme on lie un bétail avec une corde.

L’homme fort le fit tourner bien long-temps, la pensées perdue, tremblant, poussant de vastes clameurs, semblables au son d’un tambour double. 446-447.

À peine le fils de Pândou eut-il senti le Rakshasa évanoui, il le prit avec force dans ses bras et le fit périr de la mort des bestiaux. 448.

Vrikaudara de poser un genou sur les reins du vil Démon et de lui serrer le cou avec ses deux mains. 449.

Il retourna sur le sol de la terre son ennemi, tous les membres rompus, le ciel des yeux déchiré et lui jeta ces mots : 450.

« Maintenant que tu es parti, scélérat, pour habiter chez Yama, ce n’est pas toi, qui essuiera les pleurs de Vaka et de Hidimba ! » 451.

À ces mots, le héros des hommes, l’âme enveloppée de