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ADI-PARVA.

concevoir aucune inquiétude à l’égard de Vrikaudara : la faiblesse de mon esprit ne m’a point inspiré cette résolution. 6252.

» Mon fils, nous avons habité exempts de soucis, heureux, bien traités, inconnus aux fils de Dhritarâshtra, dans cette maison du brahme. 6253.

» J’ai vu que c’était le moment de lui témoigner ma reconnaissance. Un homme tel que nous, me suis-je dit, eu qui ne meurt pas la mémoire du service rendu, fera plusieurs fois plus que tout ce que ferait un autre en pareille occasion. J’avais déjà vu l’héroïsme de Bhîma dans la maison de laque ; mais la mort de Hidimba éleva au point où elle est ma confiance en Vrikaudara. Il est en effet dans le bras de Bhîma une grande force, égale à celle d’une myriade de Nâgas ; 6254-6255-6256.

» Bhîma, qui vous emporta, vous semblables à des éléphants, loin de Vâranâvata ! Il n’existe pas un autre homme égal en vigueur à Bhîma, qui triompherait dans une bataille de Vishnou même, le plus grand des Dieux.

» Jadis, à peine né, il tomba de mon sein sur une montagne ; et le poids de son corps mit en poudre le sommet sous ses membres solides. 6257-6268.

» Quand l’expérience m’eut fait connaître ainsi, fils de Pândou, la force de Bhîma, je pris la résolution de témoigner par un service ma reconnaissance au brahme.

» Ce ne fut ni l’avarice, ni l’ignorance, ni la folie, qui m’inspira cette détermination ; car, avant d’arrêter ma résolution, j’ai fixé ma pensée sur le devoir. 6259-6260.

« Elle aura comme résultat ces deux choses, Youddhishthira : la reconnaissance de l’hospitalité reçue et l’accomplissement d’un grand devoir. 6261.