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ADI-PARVA.

» Je ne consentirai jamais à la mort d’un brahmane : mieux vaut périr moi-même aujourd’hui et mon épouse avec moi ! » 6282.

« Voici quel est mon sentiment immuable, répondit Kountî : il faut sauver la vie des brahmes ! Si j’avais cent fils, il n’y en aurait pas un, que je n’aimasse pas.

» Mais ce Démon n’est pas capable de porter la mort à mon fils ; car mon fils est vigoureux, plein de force, possédant les mantras dans la perfection. 6233-6234.

» Il donnera toute sa nourriture au Démon et saura bien se tirer de ses mains : telle est ma ferme opinion. 6236.

» Jadis il a vu des Rakshasas aux grands corps, à la grande force ; ils ont combattu vaillamment avec lui et son bras en a tué plus d’un. 6236.

» Il ne faut répéter ces choses, brahme, à qui que ce soit ; car les gens, qui manquent de science, pourraient bien tourmenter mes fils par curiosité. 6237.

» Veuille bien l’agréer. Que mon fils ne prenne point sur lui cette affaire, comme un homme, qui prendrait une science sans l’agrément du maître : ainsi pensent les sages. » 6238.

À ces mots de Prithâ, le brahme joyeux d’honorer avec son épouse ce langage tel que l’ambroisie. 6239.

Ensuite le brahme et Kountî parlent ainsi de concert au fils du Vent : « Fais ! » et celui-ci répond : « Oui ! »

À peine Bhîma, reprit Vaîçampâyana, avait-il articulé cette promesse : « Je le ferai ! » que tous les Pândouides reviennent, fils de Bharata, apportant les aumônes recueillies. 6240-0241.

Youddhishthira, le fils aîné de Pândou, ayant deviné qu’il s’agissait d’une grande affaire à l’expression des