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ADI-PARVA.

égale à celle d’Indra. Ne veuille pas me dédaigner, femme séduisante, parce que tu penses ici de moi ; a Ce n’est qu’un homme ! » 5971.

« Je ne te méprise pas, ô le plus éminent des hommes, toi, qui portes la beauté des Dieux, lui répond Hidimbâ ; mais j’ai vu la force du Rakshasa exceller sur les hommes. »

Le Rakshasa anthropophage, reprit Vaîçampàyana, entendit avec colère, fils de Bharata, les paroles de Bhîmaséna, causant avec sa sœur. 5972-5973.

Hidimba, voyant cette forme humaine, dont elle s’était revêtue, son visage aussi beau que la lune en son plein, sa touffe de cheveux, remplie de fleurs et de rubans, Les charmes de ses sourcils, de son nez, de ses yeux et de sa chevelure, la robe du tissu le plus délié, qu’elle portait, associée à toutes les parures, 5974-5975.

Et les séductions, qu’elle avait réunies dans ses formes humaines, soupçonna qu’elle désirait fasciner un amant ; et l’anthropophage s’en irrita. 5970.,

Le mauvais Génie, épanouissant ses grands yeux, adressa donc à sa sœur, ô le plus vertueux des enfants de Kourou, ces paroles de colère : 5977.

« Qui est cet insensé, qui met un obstacle à mon envie de manger ? Ne crains-tu pas, évanouie de terreur, l’explosion de mon courroux, Hidimbâ ? 5978.

» Honte à toi, méchante, libertine, qui agis pour me déplaire et jettes le déshonneur à tous nos aïeux, les rois des Rakshasas ! 5979.

» Je vais tuer avec toi sur le champ tous ces hommes, que tu es allée trouver afin de me causer un si grand déplaisir ! » 5980.

À peine dits ces mots, Hidimba, les yeux rouges de